Madame Marguerite Pangon (1872-1969) et le Batik français


Artiste peintre, la jeune Marguerite Pangon découvre le batik en 1905 au musée d’Haarlem (Pays-Bas) en compagnie de son oncle, le grand critique d’art Emile Durand-Gréville. 
La technique d'impression sur étoffe nommée « batik » est alors peu connue en Europe. Elle consiste à réserver, sur un pan de textile, des motifs avec de la cire fondue (« batikker »), à l’aide d’un instrument appelé « tjanting », avant d’être plongé dans un bain de teinture. 

En 1900, lors de l’Exposition Universelle, des danseuses javanaises portant des costumes en batik avaient été remarquées. 

« L’inspiration et les idées », panneau décoratif en velours

Robe en velours or, rouge et noir

Echarpe de mousseline

De rares artisans hollandais - comme Agathe Wegerif-Gravestein - s’emparent de ce savoir-faire : les premiers exemples de mouchoirs et de coussins « avec batiks » sont visibles lors de l’Exposition internationale des arts décoratifs de Turin en 1902. 

Pendant plusieurs années, Marguerite Pangon étudie donc et perfectionne la technique. Alors que le batik était traditionnellement utilisé sur des étoffes légères, elle l’adapte à une multitude de textiles : velours, satin, crêpe de Chine, mousseline, cachemire et même de la moquette ! Le batik français est né !

En 1916, elle ouvre au 64 rue La Boétie un atelier - qui emploie une cinquantaine d’ouvrières – associé à un lieu d’exposition. Les robes et tuniques, châles, abat-jour et portières qui y sont créés apparaissent dans un album daté de 1925 : « Les Batiks de Madame Pangon » (cote : T 936). Yvanhoé Rambosson y célèbre la créatrice en ces termes : « Une femme habillée par Madame Pangon est un jardin en marche. Candeurs printanières, fanfares estivales, harmonies d’automne, intimités hivernales, tout cela s’inscrit, chante, éclate en poèmes colorés sur les tissus les plus divers ».
Les productions de la rue La Boétie apparaissent également dans une rare brochure à la couverture noire et or conservée à la Bibliothèque des Arts décoratifs sous la cote Réserve Br. 5030.

Page de titre de Les batiks de Madame Pangon (cote : T 936)

Couverture de Le Batik français : Madame Pangon, 64 rue La Boétie, exposition permanente (cote : Réserve Br. 5030)


Cent cinquante ans après la naissance de Madame Pangon, nous partageons aujourd’hui avec vous des illustrations issues de ces deux documents.